Le Restaurateur de Documents Graphiques
1°) De la nécessaire analyse du document
C’est en étudiant les caractéristiques du document confié, la nature du papier, la technique d’impression, la qualité de l’encre que le professionnel de la restauration va pouvoir à la fois :
- Renseigner son client sur la période d’exécution du document,
- Et éventuellement (en dehors de toutes considérations affectives personnelles du client) en situer la valeur.
C’est en étudiant les différents problèmes de dégradations du document que le restaurateur pourra aider son client à comprendre la cause de la détérioration, et le conseiller sur les bonnes pratiques de conservation pour le futur.
C’est enfin la confrontation de ces différentes analyses (expertise graphique, technique et dégradations) que le restaurateur va pouvoir conseiller son client sur les éventuelles interventions à mener sur son document. Précision étant faite ici que la restauration complète est loin d’être la norme.
2°) Le but de la restauration :
Il y a lieu de préciser ici que le but de la restauration d’une œuvre graphique va principalement résider dans la bonne lisibilité de l’œuvre.
Cela signifie qu’en regardant le document, notre œil soit attiré par la beauté du sujet, et non par les dégradations alentours.
Nous allons donc soigner ces dégradations alentours pour éviter qu’elles ne polluent notre vision de l’œuvre.
Le rôle de l’encadreur d’Art est d’ailleurs très similaire. Le passe-partout devant respecter les codes de l’époque ou aider par sa simplicité à guider notre œil vers le sujet.
Cela signifie également qu’il n’y a pas lieu de se substituer à l’artiste. Nous expliquerons à notre client qu’il n’est absolument pas question de reprendre le graphisme en cas de trop grosses lésions.
La retouche picturale devra se limiter à de petites reprises dans les déchirures ou de très petites zones épidermées (et attirant l’œil de façon intempestive), mais jamais à refaire toute une partie de motif.
Le but est donc de conserver les caractéristiques de l’œuvre, son graphisme, ses couleurs, la teinte du papier d’origine.
3°) De la nécessaire réversibilité de la totalité des interventions réalisées.
La restauration doit également être totalement réversible, c’est-à-dire qu’il doit être possible de supprimer l’ensemble des interventions sans abimer le document d’origine. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des produit utilisés par le conservateur/restaurateur de document est de haute qualité et sans risque de dégradation pour l’œuvre.
Tout cela étant évidemment compatible avec la recherche de l’esthétisme. Moins la réparation sera visible et moins elle attirera notre œil, le laissant ainsi libre d’admirer le sujet.
Le savoir faire du restaurateur dans l’estompage sera donc également primordiale pour une bonne lecture de l’œuvre.
La réparation se voit mais seulement en étant attentif à la distinguer.
Avant Restauration | Après Restauration | |
Je tiens à préciser que certains des documents restaurés ci-dessus ont fait l'objet de sujet d'étude. Par conséquent leur état était avant intervention particulièrement dégradé.
La restauration d'un document dégradé à ce point ne sera donc pas judicieuse financièrement : Le coût de la Restauration dépassant largement le prix de l'Estampe cette intervention trop couteuse ne sera pas conseillée au client.
Ma formation : http://oliviermaupin-cfrpe.blogspot.com/